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Actualité scientifique

La voie Fanconi et la fertilité

By 27 mars 2019mars 29th, 2019No Comments
Equipe du St Vincent’s Institute Medical Research

Dans le numéro de mars 2019 de Trends in Genetics, des chercheurs de l’Institut St. Vincent’s d’Australie ont publié un article sur la voie Fanconi et la fertilité.

Les deux dernières décennies ont vu une explosion des données dans le domaine de l’anémie de Fanconi (AF), à la suite du clonage de 22 gènes FANC impliqués dans la maladie.

Cependant, la fécondité réduite des personnes avec la maladie de Fanconi est une caractéristique clinique commune mais peu étudiée de la maladie. La revue de Wayne Crismani porte sur la fertilité, l’anémie de Fanconi et le rôle des gènes FANC dans la reproduction.

Quelles sont les causes connues de la réduction de la fertilité dans la maladie de Fanconi ?

Au cours du développement de l’embryon, certaines cellules sont appelées à devenir les cellules souches d’un spermatozoïde ou d’un ovule. Le développement de ces cellules souches reproductrices implique de nombreux cycles de copie de l’ADN et la division très rapide des cellules. Avant que les cellules ne se divisent, elles dupliquent leur ADN, et les 2 copies d’ADN seront réparties entre les deux nouvelles cellules. Les gènes FANC sont nécessaires à la copie de l’ADN et certains sont impliqués dans la réparation des cassures double brin de l’ADN qui se produisent durant la duplication.

La prolifération primitive des cellules germinales est défectueuse chez les hommes et les femmes atteints d’AF, et le maintien des cellules souches spermatogoniales est défectueux chez les hommes atteints d’AF. Alors que la biologie de la reproduction chez les patients avec une AF n’a pas fait l’objet d’études approfondies au niveau moléculaire, les modèles de souris FANC (des souris dont un ou plusieurs gènes FANC  ont été modifiés artificiellement) ont montré que le nombre de cellules souches reproductives susceptibles de devenir des spermatozoïdes ou des ovules est inférieur dans ces souris modifiées par rapport aux souris normales. De plus, chez les souris FANC mâles, la fertilité décroît plus rapidement avec l’âge que chez les souris non FANC. Ces observations peuvent être utiles pour prolonger la fertilité chez les personnes atteintes d’AF.

Récemment, lors d’études cliniques, des cas d’AF ont été diagnostiqués à la suite de la détection d’une infertilité. Ainsi, ces études montrent que l’infertilité peut être un test nouveau pour suspecter et diagnostiquer une AF et présentent des orientations futures pour le développement de la recherche et du diagnostic. Elles signifient que ces personnes pourraient recevoir plus rapidement des soins appropriés. Les cas d’AF non diagnostiqués pourraient être identifiés par des tests génétiques sur des individus présentant des classes particulières de fertilité réduite.


Article résumé et traduit par Dominique Duménil et Françoise Moreau-Gachelin, chercheuses ScienSAs INSERM

Article complet : https://www.cell.com/trends/genetics/fulltext/S0168-9525(18)30226-9?_returnURL=https%3A%2F%2Flinkinghub.elsevier.com%2Fretrieve%2Fpii%2FS0168952518302269%3Fshowall%3Dtrue